Le Télégramme
Fevrier 2021 - Plumieux
Plumieux : le projet éolien de Péhart a le vent contraire
Suite à l’enquête publique réalisée du 19 octobre au 20 novembre 2020, Jean-Yves Rondel, commissaire-enquêteur a émis un avis défavorable à la réalisation du projet du parc éolien dit de « Péhart ». Dans ses avis et conclusions motivés, le commissaire enquêteur détaille le bilan des avantages procurés par ce projet, mais aussi des inconvénients « très forts vis-à-vis de la population locale ».
Paysage et nuisance
Ces inconvénients sont répartis en trois chapitres. D’abord sur le plan paysager, où « le projet vient renforcer la densité des parcs éoliens déjà présents sur le territoire communal, et participe au quasi-enfermement des hameaux de Péhart, La Goupillière, La Noë et le Breil-Sablé, qui seraient alors entourés sur trois côtés par des parcs éoliens ». Sur le plan des nuisances causées aux riverains, le commissaire enquêteur précise que, malgré « le respect des normes réglementaires concernant les impacts sonores, visuels, les gênes seront ressenties à chaque fois au niveau des habitations les plus proches situées aux limites des 500 mètres », rappelant que « cette règle des 500 mètres minimum a été instituée par arrêté de 2011 et qu’à ce moment-là, les éoliennes dépassaient rarement 120 mètres ».
Un rejet quasi unanime de la population et des élus
Enfin sur le plan de l’acceptation sociale, le commissaire-enquêteur a constaté que la population a rejeté très majoritairement (105 défavorables pour cinq favorables) la création d’un nouveau parc éolien, et que dix conseillers municipaux sur les onze consultés (le onzième n’ayant pas statué) se sont également prononcés contre : « Ceci montre bien l’opposition des habitants et des élus municipaux au développement de nouveaux projets éoliens sur le territoire communal ».
Le Ploërmelais
Septembre 2021 - Lanouée
Morbihan : à l'arrêt depuis 2017, le chantier des 17 éoliennes va reprendre en forêt de Lanouée
Dans le Morbihan, le parc éolien de la forêt de Lanouée fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs années. Le chantier redémarre tambours battants sous la direction de Boralex.
Après de multiples rebondissements et notamment un passage devant le Conseil d’Etat, les éoliennes prévues dans la partie sud-est de la forêt de Lanouée (Morbihan) vont bientôt voir le jour. 17 éoliennes vont être installées avant la mise en service prévue en 2023. À terme, elles devraient permettre de couvrir la consommation électrique de plus de 32 000 foyers.
Avant de voir le jour, le parc éolien des Moulins du Lohan, porté par Boralex, a longtemps été controversé. Dans un premier temps autorisé en 2014 après cinq ans de développement, le chantier avait connu un coup d’arrêt en 2017. A cette époque, le Tribunal Administratif de Rennes avait annulé les autorisations administratives.
Un peu plus de dix ans après la naissance du projet, les engins de chantier vont bientôt réinvestir la forêt de Lanouée. En visite sur le site jeudi 9 septembre 2021 avec des élus, des représentants de l’Etat ou encore des associations, Sophie Balladur, responsable déploiement projets chez Boralex, a annoncé « la reprise des travaux durant le courant du mois de septembre. »
La démolition des fondations existantes
Mais, pour voir les éoliennes s’élever dans le ciel lanouéen, il va falloir patienter encore un peu. La reprise du chantier va être marquée par la remise en état du site. « La première étape va consister à la démolition des sept fondations initiales déjà construites », fait savoir Sophie Balladur. Une démolition que Boralex explique par « l’évolution des éoliennes entre la première phase de travaux en 2017 et aujourd’hui. »
Pour les détracteurs du projet qui se demanderaient l’avenir des matériaux construits pour être finalement détruits quelques années plus tard, Boralex répond par la voix de Nicolas Wolff, son directeur général. « Que ce soit la ferraille ou le béton, tout va être recyclé et réutilisé », assure-t-il.
C’est seulement après la démolition des différents éléments et la remise en état des réseaux et de la voirie que l’assemblage des éoliennes va pouvoir débuter. Soit, pas avant 2022 à en croire le calendrier établi par le promoteur du parc. « La mise en service est prévue au printemps 2023 », ajoute le directeur général.
La Gazette
Octobre 2021
Dans le Grand Ouest, les éoliennes tueraient trop de chauves-souris
Les associations de protection des chauves-souris alertent aujourd'hui les autorités concernant l'influence des éoliennes sur la mortalité de ces espèces protégées.
Les éoliennes seraient-elles un danger pour les chauves-souris ? C’est en tous les cas ce qu’affirment les différents groupes mammalogiques du Grand Ouest de la France. Des associations qui, aujourd’hui, tirent la sonnette d’alarme pour que l’ensemble des acteurs de l’implantation et de l’exploitation des éoliennes prennent en compte de nouvelles recommandations.
Des espèces menacées
Si les associations de protection des chauves-souris du Grand Ouest se disent toujours favorables au développement des énergies renouvelables, elles estiment qu’il est désormais grand temps de prendre de nouvelles mesures pour limiter l’impact des éoliennes sur la faune et dénoncent « cette destruction illégale d’espèces protégées de grande ampleur ».
« La mortalité des chauves-souris due à l'énergie éolienne est un fait avéré. Onze espèces seraient touchées par ce fléau et on estime qu'environ 500 chiroptères auraient été tués en l'espace de 10 ans dans le seul département de la Loire-Atlantique. La Noctule commune serait l'espèce la plus touchée et pourrait disparaître à court terme. »
Thomas Le Campion
Groupe Mammologique BretonDans le programme national Eolien et Biodiversité, le taux de mortalité par collision ou barotraumatisme est évalué entre 0 et 69 chauves-souris par éoliennes et par an.
Une situation qui pourrait bien s’aggraver avec le développement éolien qui devrait s’accentuer les prochaines années. Pour les associations de défense, il est donc urgent d’agir pour limiter de tels impacts.
Collision directe mais pas que…
Mais comment ces machines peuvent-elles ôter la vie à ces mammifères ?
« La mortalité par collision directe avec les pales ou par barotraumatisme généré par une forte modification de pression autour des pales en mouvement en est la cause. Mais il n’y a pas que cela. Ce n’est que la partie visible de l’iceberg car nous savons que les éoliennes induisent aussi des effets de répulsions et par conséquent une baisse de l’activité des chauves-souris sur des surfaces importantes (à minima jusqu’à 1 km de la machine) », poursuit Thomas Le Campion.
Dès lors que demandent les associations de protection ?
Prévoir des zones d’exclusion
Tout d’abord, d’instaurer des zones d’exclusion à la construction de parcs éoliens sur la majorité des massifs forestiers du grand ouest de la France. Elles s’inquiètent d’ailleurs de l’autorisation récente donnée au projet de parc éolien en forêt de Lanouée (Morbihan), le deuxième plus grand massif forestier de Bretagne.
Elles demandent encore d’interdire les modèles d’éoliennes à faible garde au sol (distance entre le sol et le bas des pales) inférieure à 30 mètres.
« Il faut aussi imposer à l'ensemble des développeurs l'obtention d'une dérogation de destruction d'espèces protégées avant toute obtention d'une autorisation d'exploiter un parc éolien. »
Association de protection des chauves-sourisEt de citer encore la mise en œuvre de bridages (période d’arrêt des éoliennes) « plus contraignants », ou l’obligation d’effectuer des suivis de mortalité sur les parcs.
Les associations veulent ainsi que dans chaque étude d’impact, soit pris en compte la présence des chiroptères parce qu’ils sont nécessaires à la biodiversité.
Le Télégramme
Octobre 2021 - Plumieux
Contre les éoliennes, la Plum’au Vent reste mobilisée
L’association La Plum’au Vent, qui compte près de 130 adhérents, a tenu son assemblée générale lundi 11 octobre. Après avoir épuisé l’ordre du jour, il a été rappelé à l’assemblée que « le 5 décembre 2020, à l’invitation de la municipalité de Plumieux, le préfet des Côtes-d’Armor, est venu constater l’importance du nombre d’éoliennes déjà présentes sur notre territoire ».
Accord de la préfecture pour deux éoliennes
Les membres de l’association ont salué la mobilisation de la population lors des enquêtes publiques qui a connu son épilogue le 10 janvier 2021, lorsque le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable à la réalisation du projet éolien de Péhart.
Cependent, la prefecture a récemment donné son accord pour l'instalation de deux éoliennes sur la quatre prévues sur le site, « car pour l'extension d'un site éolien existant, les démarches sont simplifiées et sans consultation de la population », a précisé Jean-Pierre Clément, président, qui a conclu « plus que jamais, nous devons rester mobilisés ».
France Bleu
Novembre 2021
Les éoliennes peuvent être nocives pour la santé, un exploitant condamné dans le Tarn, une première en France
La cour d'appel de Toulouse reconnait que des éoliennes installées près d'une habitation dans un village du Tarn, à la limite de l'Hérault, sont nocives pour la santé. L'exploitant a été condamné à indemniser les riverains à hauteur de 128.000 euros. C'est une première en France.
« C'est un soulagement. Vous n'imaginez pas. Notre joie est immense. Notre souffrance est enfin reconnue après tant d'années de procédure judiciaire. » Christel et Luc Fockaert savourent ce qui leur paraissait impossible il y a encore six ans. Ce couple de Belges vient de gagner en appel contre les exploitants d'un parc éolien installé sur les hauteurs de Fontrieu, dans le parc régional du Haut Languedoc.
Des éoliennes nuisibles pour les riverains
Les nuisances sonores et visuelles dégagées constituent un trouble du voisinage mais ont aussi un impact nocif sur la santé. Voilà ce que dit l'arrêt prononcé le 8 juillet 2021 par la cour d'appel de Toulouse. La souffrance dénoncée et la dévaluation de la maison des Fockaert sont reconnus en appel, ce qui n'avait pas été le cas en première instance. « C'est inédit en France sur le plan sanitaire » , précise Alice Terrasse l'avocate des plaignants.
Les éoliennes ont été installées sur les hauteurs de Fontrieu en 2008 sur un terrain communal. Du village, l'équipement est invisible, mais le bruit est perceptible pour les plus proches riverains en fonction de l'orientation du vent dominant (nord-ouest) et de la puissance des éoliennes installées sur des têtes rotatives. Les lumières blanches, agressives de jour comme de nuit suite à un dysfonctionnement technique, ont été remplacées par un éclairage rouge dès 2015. C'est à dire, sept ans après leur mise en fonctionnement.
« Nous avons passé des heures à tenter de joindre un technicien. Personne ne répondait. Nous avons été abandonnés à notre sort, » expliquent-ils. L'éolienne la plus proche se trouve en effet à 700 mètres de leur habitation.
En 2015, les plaignants décident de quitter le corps de ferme acheté en 2004. L'habitation avait été rénovée et en partie transformée en gîte. '« Vivre ici, était devenu insupportable. Les premiers symptômes ne sont pas apparus immédiatement , » précisent Christel et Luc.
Maux de tête, vertiges, fatigue, acouphènes, tachycardie, perte de connaissanceEn première instance, ce couple a été débouté par le tribunal de Castres début 2020. Christel et Luc réclamaient 350.000 euros de dommages-intérêts. Les juges reconnaissaient à l'époque les nuisances sonores, mais pas de manière anormale. La cour d'appel de Toulouse n'a pas la même lecture des expertises réalisées : elle reconnait la réalité d'un syndrome des éoliennes, entraînant une altération de l'état de santé, défini d'ailleurs par l'OMS comme un état de bien-être physique mental et social.
Maux de tête, nausées, saignements de nez ou encore troubles du sommeil : la liste des symptômes associés aux éoliennes est longue, selon des riverains. Le syndrome des éoliennes est une maladie non reconnue comme telle, mais qui impacte les personnes vivant à proximité. En France, la distance entre habitations et éoliennes est fixée à 500 mètres.
Le syndrome des éoliennes toucherait de plus en plus de personnes vivant à proximité d’éoliennesLe parc régional du Haut Languedoc est le parc le plus impacté en Occitanie par ces équipements. L'autorisation porte sur 300 ouvrages au grand maximum, 80 % des équipements ont été installés. Les préfets de l'Hérault et du Tarn se sont engagés à ce que le seuil ne soit pas dépassé, assure Emmanuel Forichon, représentant dans le Tarn du collectif Toutes nos Energies, opposé à la prolifération de l'industrie éolienne dans les territoires ruraux.
« Il faut que les pouvoirs publics aient une vraie prise de conscience. Ils ne peuvent pas être toujours dans le déni. Les éoliennes sont source de nuisances sonores et visuelles. Et aujourd'hui, le tribunal le confirme, elles ont un impact sur la santé. »
Les exploitants du parc éolien vont devoir indemniser les riverains à hauteur de 110.000 euros (dommages-intérêts et remboursements de frais). Ils avaient jusqu'au 8 octobre dernier pour se pourvoir en cassation. Ce n'est pas le cas, assurent les plaignants.
Ces éoliennes constituent une manne financière pour les collectivités : les six éoliennes de Fontrieu rapportent 100.000 euros par an à la communauté de communes.